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SPÉCIAL CANNES
Nous connaissons Kornél Mundruczó pour 2 de ses films présentés chez nous JOHANNA et DELTA
Spécialiste de l'exploration du mal et de l'innocence bafouée, le cinéaste hongrois Kornél Mundruczó a transposé ses thématiques de prédilection dans un univers pour le moins inattendu puisque le personnage principal de son nouvel opus, Fehér isten (qui a fait sa première mondiale Certain Regard cannois du 67ème Festival de Cannes) est un chien bâtard dans un monde où le pedigree fait loi. Tissant une parabole âpre et mise en scène avec l'exceptionnelle maitrise qu'on lui connaît, le cinéaste s'essaye néanmoins à un rythme d'action tout à fait inhabituel dans sa filmographie. Un coup d'essai spectaculaire qui voit notamment débouler dans les vastes avenues de Budapest une armée de chiens sur le sentier de la guerre et de la vengeance contre des humains qui les raflent, les abandonnent, les enchaînent, les rendent enragés, les font se battre entre eux pour de l'argent, les emprisonnent et les éliminent. Toute une violence malsaine sous forme de parabole du fascisme et de l'obsession d'une race pure contre laquelle se dresse seulement une jeune adolescente.