Trainspotting sorti en 1996 racontait les péripéties tragico-burlesques d'un groupe d'héroïnomanes écossais paumés qui s'ennuyaient ferme avant de partir à Londres pour une lucrative affaire de drogues. Le second volet, librement inspiré du roman Porno d'Irvine Welsh, se déroule 20 ans après. En plein divorce, Mark Renton (McGregor) retourne à Édimbourg pour retrouver ses amis, Begbie (Carlyle) est en prison et Spud (Bremner) est toujours accro à l'héroïne. L'énergie est toujours là. Mais les ventres se sont arrondis et les cheveux se font plus rares. « La réalité brutale », a déclaré Danny Boyle au Sunday Times. Le réalisateur estime cependant que son film parle moins du fait de vieillir qu'il ne pose la question de « la masculinité et ce que cela signifie d'être un homme » en 2017. Ces thématiques et les nombreuses références au passé confèrent au film une teinte mélancolique et nostalgique, tout en abordant des problématiques contemporaines : les réseaux sociaux, la télé-réalité, les contrat zéro heure, le « revenge porn ». Le contexte de la sortie du film a également changé. En 1996, le Royaume-Uni « nageait en pleine euphorie avec l'ex-premier ministre Tony Blair et la Britpop », rappelle Danny Boyle. « Aujourd'hui, l'humeur de la nation est différente », constate le réalisateur en évoquant le Brexit qu'il vit comme un déchirement. Bien réalisé, Trainspotting 2 n’arrive pourtant pas à retrouver l’incandescence du premier opus. Malgré une première partie maîtrisée, et le plaisir évident de retrouver cette fine équipe, le film se perd en digressions inutiles après une heure. En évitant de singer son œuvre culte, Boyle a fait un choix judicieux, mais a du mal à s’y tenir. On profite toujours de quelques scènes bien senties, mais ces hurluberlus en pleine crise de la quarantaine auraient mérité une réflexion plus dense.