17/10/2021 à 08:24, B.G
La cinéaste néo-zélandaise a reçu, le 15 octobre à Lyon, le 13e prix Lumière à l’occasion d’une célébration ponctuée d’hommages et de surprises, balancée entre ferveur et pudeur.
"J’ai rencontré les films de Jane Campion quand j’avais 18 ans, et j’en suis tombée amoureuse", a clamé Irène Jacob, la nouvelle présidente de l’Institut Lumière, dans son éloge introductif en ouverture de cette 13 cérémonie du Prix Lumière, à l’amphithéâtre du Centre des congrès de Lyon. "J’y reconnais une même signature. Dans chacune de ses images, l’infiniment grand côtoie l’infiniment petit. C’est-à-dire que les tremblements, les luttes, les espoirs de la vie intime, font face à une société, à un monde grand et large. Vos personnages, Jane Campion, pensent, veulent, font des choix déterminants et forts. Vous avez étudié l’anthropologie et l’art, et chez vous, l’anthropologie est un art devenu cinéma."
Un hommage qui ponctuait ainsi un 13e Festival Lumière particulièrement suivi, au "programme royal et joyeux", selon Thierry Frémaux, hébergeant donc 169 films projetés lors de 441 séances sur les 10 jours de la manifestation.
Pour cette mise à l’honneur, la cinéaste était donc entourée de ses proches, mais aussi de nombreuses personnalités marquantes, issues du 7e art comme d’ailleurs. Dans l’amphithéâtre, plusieurs talents tricolores avaient répondu présents, tels que Hafsia Herzi, Michel Hazanavicius et Bérénice Bejo, Céline Salette, Catherine Corsini, Bulle Augier, Vincent Lindon, Agathe Rousselle, Jean-Paul Salomé, Elsa Zylberstein, Maïmouna Doucouré, Tchéky Karyo ; mais aussi de nombreuses figures internationales, telles Amos Gitai, Marco Bellocchio, Nadine Labaki, Bette Gordon ou encore Luc Dardenne. Sans oublier la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
L’heure et demie de cérémonie fut donc en outre animée par des interprétations musicales du slameur lyonnais Sirius ou d’Abd al Malik ; une citation d’Agnès Varda avec la projection d’un court d’essai, Christmas Carole, réalisé en 1966 et fraîchement restauré ; une lecture de poêmes par Bette Gordon et Nadine Labaki ; ou encore des déclarations d’amour par Alice Rohrwacher ou encore Luc Dardenne, notamment.
Le prix Lumière fut ensuite remis à Jane Campion par la réalisatrice Julia Ducournau, sacrée de la Palme d’or à Cannes dernier pour Titane, la seconde réalisatrice à recevoir cette distinction après Jane Campion. "Elle m’a épargné l’épreuve d’être la première femme", a déclaré la cinéaste française. "Et bien souvent, par ses films, elle m’a sauvé de la solitude. Avec ses héroïnes elle m’a montré qu’être une femme s’est se battre pour être libre, et pour le rester."
Très émue, l’honorée du jour s’est tout d’abord avouée très émue. "Je suis émerveillée de me retrouver ici, où le cinéma fut inventé", a-t-elle ensuite déclaré. "Le cinéma m’a donné une vie, et j’espère être parvenue à vous donner en retour avec mes films. Je suis émue de constater que vous aimez le cinéma comme je l’aime moi-même."