1941. Un soldat italien est enrôlé sur le front russe pour le compte des nazis, par l’Italie fasciste. La seconde Guerre Mondiale – « la dernière guerre de l’Europe » dixit l’Allemagne – a commencé depuis deux ans mais notre soldat veut croire en sa fin. Il veut y croire car il n’a qu’une envie : rentrer au bercail, retrouver ses amis et sa bien aimée Isa. Il souhaite que cette nouvelle guerre s'achève car il en a déjà connu une, celle de l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie de Mussolini. Cette expédition en Afrique l’a traumatisé, il doit pourtant repartir : un soldat reste un soldat et, dans son malheur, il parle le russe. Nous voyageons avec lui à bord du train qui le mènera au plus près des combats et découvrons ainsi les paysages et les habitants de l’Europe de l’est, jusqu’aux steppes ukrainiennes. Il nous raconte, comme dans un journal intime, ses pensées, ses ressentis, sa nostalgie et ses doutes.
Grâce à un savant montage de multiples images d’archives et de reconstitutions, les réalisateurs brouillent les pistes du genre cinématographique. Est-ce un documentaire ? Est-ce une fiction qui reprend l’Histoire ? Ou est-ce les deux à la fois ? La froideur de la guerre est parfaitement incarnée par la voix-off qui parle pour notre soldat et nous délivre en quelque sorte son « flux de conscience ». La musique contribue énormément à nous transporter dans les atmosphères des lieux et de l’époque. Librement inspiré des vies et des écrits de différents soldats, ce récit rend hommage à une grande partie de la jeunesse de cette période, sacrifiée par la folie des puissants.