Au cours de l’été 1989, un groupe de préadolescents laissés pour compte affronta dans les égouts de la petite ville de Derry une entité maléfique. Revêtant les atours d’un clown pour mieux attirer puis dévorer les enfants, le monstre dut battre en retraite. Mais voici que, obéissant à un auguste cycle, ÇA reparaît 27 ans plus tard.
Ça-Chapitre 2, qui ramène Andy Muschietti à la barre du projet, fait-il aussi bien le travail que le premier?
Pour « Ça: Chapitre 2 », qui se déroule une trentaine d’années après le premier volet, avec des protagonistes devenus adultes, le réalisateur souhaitait un film « en prise avec notre époque ». Il a donc tenu à inclure la violente agression homophobe d’un jeune homme par un gang local, un fait divers réel qui avait marqué Stephen King. « Nous vivons dans une culture de la peur, avec des dirigeants qui essayent de diviser les gens, de nous contrôler, de nous conquérir, et de nous dresser les uns contre les autres », insiste-t-il. Des thèmes qui font recette si l’on en croit le succès du premier « Ça », qui a récolté 700 millions de dollars dans le monde, devenant le film d’horreur le plus lucratif de l’histoire. « Ouais, c’était ridicule », s’exclame Muschietti. « Le premier week-end a tout simplement été dingue... »
Vingt-sept ans après les événements du premier chapitre, les membres du Losers Club seront forcés de se réunir afin de mener à terme leur combat avec ce qui les hanta jadis. Eh oui! Pennywise est de retour! Le réalisateur Andy Muschietti reprend également sa place derrière la caméra afin de donner vie à cette tant attendue conclusion du roman à succès de Stephen King. Après une première partie majoritairement composée de jeunes acteurs, cette suite met en vedette les versions adultes de ces mêmes personnages et c’est Jessica Chastain, tête d’affiche, qui hérite maintenant du rôle de Beverly Marsh avec qui Muschietti avait fait équipe pour son Mama de 2013. Une distribution qui, côté physique, frôle la perfection avec un choix judicieux d’acteurs qui ressemblent grandement à leurs collègues pré-adolescents, particulièrement Jessica Chastain (Crimson Peak), Jay Ryan (Beauty and the Beast) et James Ransone (Sinister). Tous très convaincants, certains regretteront par contre, et à plusieurs reprises, la présence de Bill Hader; comédien populaire de Saturday Night Live qui se livre ici à un stand-up comique sans fin où chaque phrase vient avec un punch venant ainsi briser la trame dramatique, et ce, constamment durant les 2 heures 49 minutes du film. Par ailleurs, Bill Skarsgård (Castle Rock), en grande forme, reprend aisément ses souliers de clown (et son maquillage) en redonnant vie au personnage mythique de Stephen King. Pour son troisième long-métrage, Muschietti n’a plus rien à prouver et démontre une fois de plus son talent à diriger et créer de magnifiques images, aussi horrifiantes que ravissantes, mais c’est au niveau du rythme que ça se gâte un peu, le film souffre de quelques longueurs mettant surtout en scène le jeune Losers Club dans des flash-back majoritairement inutiles au récit. Pourtant tous très bons, leur présence est rarement justifiée et ne fait aucunement avancer l’intrigue.. La scène d’ouverture, plutôt efficace, avec l’acteur et réalisateur Xavier Dolan (Tom à la ferme) est prometteuse pour la suite.