300 hommes TP

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Le portrait d'une humanité réduite à son essence. Entre ces murs, il y a 300 hommes, il y a urgence. Ils ont des noms mais ils ont perdu leur histoire en route. Ils rient et se confrontent, ils refont le monde, celui qu'ils ont perdu Ils ont un lit. Là ils attendront le jour. C'est Forbin, la nuit à Marseille.
  • Titre original : 300 hommes
  • Fiche mise à jour le 26/06/2017
  • Classification : Tous publics
  • Année de production : 2014
  • Réalisé par : Aline Dalbis, Emmanuel Gras
  • Date de sortie : 25 mars 2015
  • Date de reprise : non renseignée
  • Distributeur France : Sophie Dulac Distribution
  • Distributeur international : non renseigné
  • Durée : 82 minutes
  • Origine(s) : France
  • Genre(s) : Documentaire
  • Pellicule : couleur
  • Format de projection : 1.66
  • Format son : 5.1
  • Visa d'exploitation : 139503
  • Indice Bdfci :
    66%
  • 3,7/5
    (38 votes)
    Allociné
    3

Vos commentaires et critiques :

C'est un film sur des hommes entre eux. Des hommes qui ont en commun de ne plus posséder les attributs qui définissent notre place dans une société. Sans toit, sans travail, sans voiture… ils ont en commun le manque et c'est ce qui les rassemble là. Il suffit de peu pour que quelqu'un se retrouve à la rue, les raisons sont fatalement complexes, souvent économiques, mais pas uniquement : la solitude, l'absence de liens forts, du soutien de proches… On ne s'attarde pas sur ce qui les a conduits là mais on écoute passionnément : il leur reste la parole, l'humour, la colère ou la folie pour continuer à affirmer leur humanité, leur diversité.

En s'installant quasiment parmi eux, deux hivers de suite, Aline Dalbis et Emmanuel Gras se sont immergés dans un groupe humain réduit à la survie. On vient à l'accueil de nuit Saint-Jean de Dieu à Marseille parce qu'on a froid, parce qu'on a faim, parce qu'on ne sait pas où dormir, pour ne pas rester seul dans le froid et le bâtiment imposant fait chaque jour le plein : 300 places, pas une de plus pour cause de normes de sécurité. Certains viennent là depuis longtemps, et c'est pour eux un vrai lieu de vie. Certains des anciens hébergés font partie de ceux qui accueillent. Le refuge fonctionne plutôt bien, contrairement à d'autres lieux d'accueil d'urgence. C'est un foyer laïc, fondé par des religieux « les frères de Saint-Jean de Dieu » et certains y travaillent encore. Aider son prochain : pour certains c'est une mission, une évidence, mais pour ceux qui ont fait ce choix, le film donne bien la mesure de la difficulté à mettre en pratique cette généreuse notion qu'on nomme différemment selon où l'on se place : « l'amoureux l'appelle l'amour, le mendiant la charité, le soleil l'appelle le jour, et le brave homme la bonté »… chantait Brel. On imagine, quand on voit le prieur se réfugier pour prier à la chapelle, que la foi peut aider à tenir.

« Capter l'ambiance du lieu, montrer les liens qui s'y tissent, dire ce que signifie être là »… comment vit-on quand on a rien à quoi se raccrocher ?