Quand vous êtes un jeune auteur, que vous avez passé des années à peaufiner votre manuscrit et que, alléluia, il est publié par un gros ou petit éditeur, pensez-vous que les choses soient terminées ? Non. Il faut passer l'épreuve de la critique, et plus particulièrement affronter les jugements péremptoires de Jean-Michel Rouche, chroniqueur télé à succès qui taille des costards ou encense les nouveaux romans publiés. Autant dire que si vous espérez un succès de librairie, il vaut mieux que Jean-Mi ait aimé votre bouquin.
Pendant qu'à Paris il prépare sa prochaine émission – et qu'accessoirement il comprend que sa femme est en train de le quitter –, dans un petit village de Bretagne, une jeune éditrice au sourire enfantin mais aux dents un peu pointues tombe sur une bien étrange bibliothèque, dite « des manuscrits non publiés ». Elle y découvre ce qui lui paraît être une pépite, Les Dernières heures d'une histoire d'amour, qui mêle l'agonie d'une passion amoureuse et celle de Pouchkine, le grand poète et dramaturge russe. Elle pressent qu'elle tient là un gros succès et en effet, bingo ! Dès sa publication, le livre fait un carton. On salue unanimement l'intelligence, le brio de l'écriture autant que la prouesse littéraire de mêler deux tragiques destinées dans un style qui est celui des plus grands… Il y a en outre un mystère autour de l'auteur de ce chef d'œuvre impromptu : le roman est signé Henri Pick, décédé deux ans auparavant et connu uniquement comme le propriétaire de la pizzeria du petit village à la fameuse bibliothèque. Énigme supplémentaire : selon sa femme, Henri, un homme discret et on ne peut plus simple, n'a jamais lu un livre ni écrit une ligne de sa vie, pas même le menu sur l'ardoise de son restaurant…
Bref, c'est typiquement le genre de buzz dont le petit milieu est friand et l'affaire commence à faire naître les plus folles rumeurs sur le cas Henri Picq : l'histoire de la littérature regorge d'exemples où de grands auteurs se sont cachés derrière un pseudo et il y a bien des maîtres du genre qui ont vécu d'autres vies que la leur pour écrire en secret…
Pour Jean-Michel Rouche, sceptique par principe, l'histoire ne tient pas la route et il est persuadé que le prétendu mystère n'est qu'une vaste imposture pour faire vendre. Il décide alors de partir en Bretagne pour mener l'enquête et lever le voile sur cette mystification, plus ou moins secondé par Joséphine, la fille de l’énigmatique Henri Pick.
Alors la voilà l'équation, simple et efficace comme un best seller qu'on lit d'une traite : Luchini + Foenkinos, ça donne une comédie façon enquête littéraire furieusement efficace et pétillante.