À Paris, Jin, jeune immigré sans papiers, est chauffeur de VTC. Ancien DJ, passionné d’électro, il est soumis à la mafia chinoise depuis son arrivée en France. En multipliant les courses, il est proche d'avoir soldé sa « dette », mais il se voit confier la responsabilité d'un nouveau venu qui pourrait bien lui rendre la tâche plus difficile. Alors que ses nuits de conduite le fatiguent de plus en plus, il rencontre Naomi...
Pour construire le contexte de son premier long-métrage de fiction, Frédéric Farrucci s'est inspiré d'une légende urbaine relayée par plusieurs taxis parisiens : une mafia chinoise exploiterait des hommes en les mettant au volant. La nuit venue est à mi-chemin entre la romance et le film noir. Ancré dans des problématiques contemporaines – l'immigration, l'ubérisation du travail, les dérives d'une société qui se déshumanise – il est incroyablement poétique et incarné. La musique de Rone, très importante tant dans l'intrigue que dans l'ambiance qui se dégage des images, accompagne régulièrement Jin dans ses courses nocturnes. Le portrait de ce Paris invisible est aussi le reflet de l'état intérieur des deux personnages, réduits à être spectateurs de leurs propres existences. Jin et Naomi échangent d'abord des regards par rétroviseur interposé. Puis, rapidement, ils discutent au sujet de la musique diffusée par l'autoradio. Leur rencontre va bouleverser ces deux âmes solitaires et leur donner l'énergie de déplacer des montagnes pour sortir de leur condition... Mais toujours en musique.