C’est une merveille de film d’animation, une réussite totale, dans le fond comme dans la forme. On n’en attendait pas moins du génial Rémi Chayé, qui nous avait déjà donné en 2016 le splendide Tout en haut du monde. Il embrasse ici l’univers ô combien cinématographique du Far West et lui donne un formidable coup de jeune en imaginant l’histoire d’une demoiselle de tout juste 11 ans qui va bousculer l’ordre des choses, aller jusqu’au bout de sa destinée à une époque et à un âge où elle aurait dû se contenter d’apprendre à repriser les chaussettes et à faire la tambouille, bref à s’effacer derrière les héros forcément masculins.
1863, États-Unis d’Amérique. Dans un convoi qui progresse vers l’Ouest avec l’espoir d’une vie meilleure, le père de Martha Jane se blesse. C’est elle qui doit conduire le chariot familial et soigner les chevaux. L’apprentissage est rude et pourtant Martha Jane ne s’est jamais sentie aussi libre. Et comme c’est plus pratique pour faire du cheval, elle n’hésite pas à passer un pantalon. C’est l’audace de trop pour Abraham, le chef du convoi.
Accusée de vol, Martha est obligée de fuir. Habillée en garçon, à la recherche des preuves de son innocence, elle découvre un monde en construction où sa personnalité unique va s’affirmer. Une aventure pleine de dangers et riche en rencontres qui, étape par étape, révélera la mythique Calamity Jane.
Comme dans Tout en haut du monde, les dessins et les couleurs sont splendides, Rémi Chayé manie avec maestria la technique des aplats qui conviennent si bien aux grandes étendues majestueuses qui nous invitent à prendre le large, à oser poursuivre des rêves plus grands que nous-mêmes.