Le jour de son anniversaire, Schneider, un tueur à gages, reçoit un contrat à honorer: l’exécution de l’écrivain Ramon Bax. D’abord réticent, Schneider accepte en espérant bien rentrer assez tôt pour aider sa femme à préparer les festivités du soir prévues en son honneur. Mais la tâche se révèle plus compliquée que prévue. À première vue, « La Peau de Bax », pourrait s’inscrire dans une forme très particulière de thrillers qui connaît un grand succès ces derniers temps: le film de nettoyeurs ou de tueurs qui mènent une double vie. Ce genre à la mode semble plus enclin à produire des succès au box-office que des chefs-d’œuvre, mais ce qu’en fait Alex Van Warmerdam est bien plus proche des comédies noires et déjantées des frères Coen. Scénariste hors pair, il a la capacité de nous plonger dans des univers et à très vite faire bifurquer ’intrigue vers une grosse farce loufoque. « La Peau de Bax » n’échappe pas à la règle. Coïncidences, malchances, erreurs de timing, le réalisateur utilise même un vieux ressort du cinéma comique : les portes, et ce qu’elles cachent derrière. Inventif de bout en bout, le film reprend aussi un bon nombre d’éléments présents dans ses films antérieurs : la critique de la bourgeoisie, les adultes au comportement infantile, le décor sauvage et naturel, le portrait de l’artiste, etc. Voilà près de trente ans que le cinéma absurde et excentrique d’Alex van Warmerdam nous bouscule autant qu’il nous séduit, avec des oeuvres farfelues comme «Abel », « Les Habitants », « La Robe » ou « P’tit Tony ». « La Peau de Bax » fait suite au brillant « Borgman » qui signait son retour en grâce il y a deux ans et peut s’avérer être une excellente porte d’entrée pour se plonger dans l’univers ludique et désopilant du maître de l’absurde : Alex Van Warmerdam.