Old Dolio est une jeune femme étrange et réservée. Il faut bien avouer que ses parents ne sont franchement pas banals... Ceci explique peut être cela ! Excentriques et terrifiés par une fin du monde forcément proche, Theresa et Robert se sont créé une bulle en marge de la société : ils vivent d'arnaques plus ou moins bien ficelées et de dettes consciencieusement ajournées. Depuis toute petite, il considèrent leur fille unique comme leur complice et leur partenaire. Ils l'ont formée, entraînée et la poussent encore aujourd'hui à coopérer à leurs escroqueries. Cachée sous ses longs cheveux, Old Dolio fait de son mieux pour les satisfaire, malgré leur situation de plus en plus précaire... Au cours d'un larcin particulièrement hasardeux, Theresa et Robert font la connaissance de Mélanie, aussi bavarde et extravertie qu'Old Dolio est silencieuse et renfermée. Son arrivée va bouleverser l'équilibre du trio et chambouler la routine d'Old Dolio...
Quinze ans après Moi, toi et tous les autres, Caméra d'Or au Festival de Cannes en 2005, l'artiste américaine Miranda July signe de nouveau une comédie douce-amère joliment surréaliste. Kajillionaire construit un univers singulier, plein de trouvailles visuelles et de situations burlesques. Sous son esthétique acidulée et volontiers naïve, c'est pourtant bien notre société que décrit la cinéaste et notamment la fascination contemporaine pour l'argent et la consommation. À travers les personnages d'Old Dolio et de Mélanie, Kajillionaire interroge également le poids des liens familiaux et la difficulté de s'en extraire. Avec ce léger décalage qui fait émerger l'humour d'une vision pourtant désenchantée du monde, Miranda July compose une fable empreinte de tendresse et d'une douce fantaisie.