CANNES 2017: HORS COMPÉTITION - SÉANCE SPÉCIALE
Double je
Premier prix de la Cinéfondation au Festival de cannes 2013 pour Needle, et coscénariste de Querelles de Morteza Farshbaf, la réalisatrice Anahita Ghazvinizadeh est allée à bonne école, en l’occurrence celle d’Abbas Kiarostami dont elle a été l’élève. Comme son titre ne l’indique pas forcément, son premier long métrage traite du double identitaire à travers le cas pathologique de "J" alias They, 14 ans, un adolescent de la banlieue de Chicago atteint d’un trouble d’identité de genre, qui suit depuis deux ans un traitement hormonal destiné à retarder sa puberté avant de décider de son identité future. Au cours d’un week-end où ses parents l’ont confié à la garde sa sœur aînée et de son compagnon iranien, tout va se précipiter et il va se trouver confronté à ce choix existentiel en fantasmant sur son environnement immédiat. Mais comment bâtir un avenir cohérent en faisant abstraction de son passé ? Telle est la question que pose They, film à tiroirs que la réalisatrice iranienne situe à dessein dans son pays d’adoption, les États-Unis, elle qui déclarait en 2016 au Theran Times "qu’en termes d’écriture scénaristique et de langue, il est très intéressant d’être à cheval entre deux civilisations", tout en concédant que son "point de vue demeure encore beaucoup plus iranien qu’américain".