Pixar a l'habitude de nous offrir des films d'animation bouleversants, des œuvres qui nous habitent longtemps après notre visionnement. Encore une fois, avec Soul, le studio de Disney a atteint son objectif. Le long métrage nous propose une aventure extraordinaire vers l'infini et plus loin encore.
Cette fois, il s'attaque à nouveau à un sujet extrêmement profond, soit le sens de la vie. On suit le personnage de Joe, un professeur de musique dans une école primaire qui rêve de devenir un grand musicien de jazz. Alors qu'on lui offre une opportunité incroyable d'enfin prouver son talent, il tombe dans un trou d'égout et se retrouve dans le coma. Aux portes de l'au-delà, Joe refuse d'abandonner le combat. Il dévie de la route tracée pour lui et atterrit à l'endroit où les âmes sont formées avant d'être envoyées sur Terre. Il s'allie alors avec une âme qui refuse de devenir humaine et tâche de retrouver son corps le plus rapidement possible pour accomplir sa destinée.
Joe est le premier protagoniste afro-américain de l'histoire du studio. L'équipe a fait un travail formidable afin de rendre le personnage cohérent avec ses origines et on ressent l'effort à l'écran. Jamie Foxx apporte à Joe une énergie particulière qui nous permet de l'adopter aussitôt. Sans surprise, la qualité de l'animation est exceptionnelle. On y est allé avec plusieurs types de textures et de styles différents. L'amalgame de toutes ces esthétiques nous donne une oeuvre éclectique, mais cohérente. Le passage dans le « Grand avant » est particulièrement impressionnant.
Les thématiques et les idées abordées dans Soul sont riches et complexes. Pixar ne se contente pas des sujets juvéniles généralement traités dans les films d'animation (l'amitié, la confiance en soi, la famille, etc.), il repousse les limites et propose des réflexions existentielles. Les dialogues sont recherchés et l'intrigue bien menée. Les auteurs arrivent à capter l'attention des enfants grâce à des personnages amusants (comme le chat et l'âme rebelle 22) malgré la lourdeur du propos. On ne peut, non plus, passer sous le silence la trame sonore épatante, composée par Trent Reznor et Atticus Ross, et les pièces de jazz originales de Jonathan Batiste, qui viennent enflammer le récit.
Malgré ses nombreuses forces, la magie n'opère pas autant dans Soul que dans d'autres productions du studio, comme Inside Out ou Wall-E par exemple. Il n'en reste pas moins l'un des meilleurs films de l'année, toutes catégories confondues. En ces temps d'incertitude, on a besoin de se connecter avec l'essentiel et c'est exactement ce que Soul tente de nous (ré)apprendre.