Impitoyable TP

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William Munny a tiré une croix sur son passé de criminel et de hors-la-loi. Seuls comptent maintenant ses enfants et la ferme qu'il exploite avec peine. Mais la perspective d'une prime pour abattre les auteurs d'un meurtre odieux ramène Munny au cœur de la violence. Et le paisible fermier redevient un tueur impitoyable...

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CANNES CLASSICS 2017

Le western est mort ? Clint Eastwood le ressuscite et signe son chef d’œuvre, en même temps que l’un des plus beaux fleurons de l’histoire – et dieu sait si elle est riche – du genre. Un film grandiose, un film somme, qui célèbre la légende de l’Ouest tout en la démontant sans pitié, une ballade funèbre et épique à la fois, d’une mélancolie sublime. Ne manquez pas cette réédition, la première depuis sa sortie en 1992.
Kansas, 1880. A l’Ouest, il n’y a plus rien à conquérir depuis longtemps. Juste quelques arpents à partager, des bordels à gérer, de menues querelles à arbitrer. Dans la minable bourgade de Big Whiskey, c’est ce que fait, à sa manière – rude –, Little Bill Dagget (Gene Hackman, génial). Parce qu’il était autrefois le plus méchant et qu’il a survécu à toutes les tueries du bon vieux temps, Little Bill Dagget est devenu shérif.
Loin de là, William Munny (Clint Eastwood, au sommet de son charisme mutique), autrefois redoutable tueur, s’est lui aussi rangé des diligences. Devant sa misérable ferme, sous l’arbre où repose sa femme, Munny rumine la promesse qu’il lui a faite de préserver ses enfants de la violence. Mais à Big Whiskey, les filles du bordel se sont cotisées pour offrir une prime à qui vengera l’une des leurs, salement amochée par un vaurien. Et voilà Munny reparti, pour une dernière poignée de dollars, flanqué d’un blanc-bec myope et d’un vieux Noir pacifique. Il va tuer de nouveau, même si c’est pour une bonne cause, dépassé par son destin, marqué par la fatalité d’une nation qui a conquis son territoire par la violence. Mais conscient, lui, de cette tache originelle.
Et en même temps qu’Eastwood traque les failles et les mensonges de la légende, il filme les grands espaces, les chevauchées ou les feux de camp avec le lyrisme d’un John Ford, d’un Anthony Mann ou d’un Delmer Daves. C’était si beau l’Amérique…

La copie présentée à Cannes Classics dans la salle Debussy et restaurée en 4K, est tout simplement dantesque: pas un détail n'a été oublié et vous la verrez comme vous ne l'avez jamais vue.