Au milieu du désert texan, Travis, un homme que l'on croyait mort, réapparaît. Harassé, il s'évanouit, pour se réveiller à l'hôpital. Prévenu, son frère Walt le retrouve muet et amnésique après quatre années d'errance.
Chez Walt, Travis retrouve Hunter, son fils de huit ans que Jane, sa jeune femme, a mystérieusement abandonné quatre ans auparavant. Peu à peu, Travis reconquiert sa mémoire et son identité. Il tente de regagner l'affection de son fils. Ses efforts sont d'abord accueillis avec méfiance par le gamin, qui, peu à peu, pourtant, consent à aimer ce père étrange. Travis part avec lui à la recherche de Jane, qui travaille dans un peep-show de Houston…
Wim Wenders met en scène un parcours initiatique paradoxal. Un cheminement existentiel où il ne s'agit pas de découvrir, mais de retrouver… Durant quatre années, Travis s'est en fait volontairement séparé de ses proches et exclu du cocon de la normalité. Le film raconte comment le personnage accepte progressivement de reconnaître le monde qui l'entoure : son frère, sa femme, son gosse, son pays, et surtout lui-même…
Comme d'ordinaire chez Wenders, le voyage est autant géographique qu'intérieur. Si la quête de Travis le mène du Texas à Los Angeles, puis de Los Angeles à Houston, il s'agit surtout pour lui de reconstituer sa personnalité, de recoller les morceaux épars de sa mémoire. Les étendues désertiques reflètent la solitude de cet antihéros mélancolique.
Le cinéaste filme l'errance de Travis avec une fascination contemplative qui devient la nôtre. On retrouve dans Paris, Texas toutes les obsessions de Wenders : l'exil, la fuite du temps, le déchirement du couple, la fascination pour l'Amérique… Mais, contrairement à ce qui se produisait dans ses films antérieurs, les références qui se bousculent en pagaille (Antonioni, Ray, Ozu, Ford…) s'incarnent ici dans une histoire simple et bouleversante, qui culmine dans les scènes finales…