Confusion

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Caroline Gautier, chef de cabinet au département de la Sécurité du Canton de Genève en 2014, s'apprête à accueillir un ex-détenu de Guantanamo. Suivie par deux étudiants en école de cinéma, Dario et Yacine, qui réalisent son portrait à cette occasion, Caroline se prépare à vivre un moment historique. Mais rien ne se passe comme prévu. Entre manifestants hostiles, risques d'incidents diplomatiques et adversaires politiques guettant le moindre faux pas, Caroline va devoir lutter pour défendre ses positions et préserver la dignité d'un homme, tandis que la caméra de nos étudiants capture des images parfois volées.

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Documenteur

Dario Cerruti et Yacine Brahem, deux étudiants d’une école de cinéma, ont eu l’autorisation de suivre Caroline Gautier, cheffe de cabinet au département genevois de la Sécurité et de l’Economie, le jour où elle s’apprête à accueillir, après des mois de tractations, à l’aéroport de Cointrin, un ancien détenu de Guantánamo. Or, l’avion transportant le boulanger tatar atterrit non pas en Romandie, mais à Berne-Belp. La faute en revient au conseiller national Ruedi Knobel, patron d'une grosse entreprise de travaux publics en pourparlers pour décrocher un marché de construction de barrages en Chine...
Alors qu’elle espérait que sa mission se déroulerait sans embûches, les contrariétés s’accumulent. S’efforçant de conserver son sang-froid, elle frise constamment la crise de nerfs, d’autant plus qu’autre chose que le chamboulement du protocole l’inquiète… L’avion transportant le boulanger tatar atterrit non pas en Romandie, mais à Berne-Belp. À l’origine de cette manigance: le conseiller national (U.D.C.?...) Ruedi Knobel (Ruedi Imbach), qui prétend sans ciller distinguer ses convictions de ses activités professionnelles (il dirige une grosse entreprise de travaux publics). En lice pour décrocher le marché quant à la construction de barrages dans la province de l’Hubei, il opère de concert avec les émissaires de l’Empire du Milieu. Le matois Wang Jiao (Joseph Chanet-Chang), attaché de l’Ambassade, veut empêcher que l’infortuné citoyen chinois jouisse du statut de réfugié en Suisse. Il le signifie sans ambages à Caroline Gautier, laquelle a réceptionné une enveloppe dont le contenu l’a éminemment troublée: des photos de sa fille Aude (Aude Bourrier) lors d’une soirée sado-masochiste. Dario et Yacine, profitant d’une opportunité, ont pu les voir subrepticement («C’est DSK puissance mille!»). Ruedi Knobel n’hésite pas à soumettre la haute-fonctionnaire à un odieux chantage: soit elle retarde l’installation de l’étranger («je m’occupe du reste au Parlement!»), soit il publiera sur le web les clichés embarrassants. Le dénouement réserve quelques surprises…
Laurent Nègre et les apprentis cinéastes ont concocté un «documenteur» (une fiction revêtant les traits d’un documentaire) d’excellente facture. Le comportement des deux compères dans plusieurs situations, où ils prennent la poudre d’escampette, ajoute du suspense à ce thriller, qui traite, sur un mode satirique, de certaines mœurs diplomatiques helvétiques.
À l’époque où tant de femmes, d’hommes et d’enfants fuient leur pays, en guerre ou en raison des dérèglements climatiques, les vociférations, dans le film, de manifestants déchaînés contre la venue d’un seul, nous rappellent que le «devoir d’humanité» n’est pas, loin s’en faut, un dénominateur commun…
Le film, percutant et parfois drôle, aborde les arcanes de la politique internationale, l'engagement politique et la manipulation des médias.