Little Go Girls

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À Abidjan, les Go de ghetto empruntent un chemin chaotique entre délinquance et sexe tarifé pour gagner un peu d’autonomie. Très jeunes, majoritairement musulmanes, elles fuient les violences familiales quitte à vivre clandestinement et dans le déshonneur. Quelques-unes décident de changer leur destin, elles entrent à la Casa des Go où de nouvelles difficultés surgissent. Qui en sortira vraiment ?

Vos commentaires et critiques :

Infamie

En 2008, tout commence par une hésitation… À Abidjan, quand Éliane de Latour est face à Nafissa, assise sur le seuil d’un hôtel de passe dans un ghetto où des filles se rassemblent pour trouver des clients. Elle décide de les photographier et se lance dans un projet qui met en lumière un phénomène mondial, celui des filles qui fuient des zones de précarité extrême pour vendre leur corps au sein des mégapoles. Trois ans et une guerre civile plus tard, Éliane de Latour, cinéaste et anthropologue au CNRS, retourne à Abidjan pour leur offrir abri et réinsertion sociale. La Maison des métallos, qui suit le projet depuis ses débuts, avait présenté en 2011 l’exposition photo Go de nuit, Abidjan les belles oubliées et en 2014 l’installation vidéo Go de nuit, Abidjan les belles retrouvées. Pour clôturer le cycle « Go de Nuit (filles de la nuit) », le long métrage documentaire Little Go Girls (qui sort en salle le 9 mars) sera présenté en avant-première. Sans narration, sans parole ou presque, l’image capte des moments d’attente, de rêves, d’insignifiance : l’aimable creux de la vie. Les ponctuations d’une histoire, faite de regards,de méfiance, d’absence, de silences, d’échappées, d’agressivité, de moments de joie, de confidences. Ce film éclaire par petites touches la condition des Go : leur place au dernier rang de la prostitution, leur distance à la société normée, le rejet moral qui en font des parias, des maudites.