Le jour d'avant
De Fukushima à Nagasaki, de l'ex-Union soviétique aux jolies forêts d'Autriche, Nikolaus Geyrhalter a posé sa caméra dans des lieux qui hier encore vivaient, et qui sont aujourd'hui désertés par les hommes. La nature y a repris ses droits. Les paysages vidés de toute forme ou de toute parole humaine se succèdent, à un rythme régulier et filmés en plans fixes. Le dernier film du réalisateur autrichien méticuleux et provoquant Nikolaus Geyrhalter peut être décrit comme un documentaire environnemental. Son format est simple comme la mort : une caméra fixe capture, l’une après l’autre, une seule image d’un endroit construit par l’humanité, puis abandonné. Homo Sapiens parvient à trouver de la beauté dans la destruction, chaque image se voulant une composition habilement éclairée et encadrée, soulignant à la fois l’absence de l’être humain et le fait que mère Nature est en train de doucement réclamer ce qui lui appartient. Le jour d’avant est arrivé…