En 1944, la jeune Suzu quitte son village proche d’Hiroshima pour se marier et vivre avec sa belle-famille à Kure, un port militaire. Suzu imprègne de poésie et de beauté les gestes simples du quotidien. Les difficultés de ravitaillement en temps de guerre, la perte de proches, et les frappes fréquentes de l’aviation américaine, n’altèrent pas son amour de la vie. Mais, en 1945, les bombardements dévastateurs de la ville de Kure, puis la tragédie d’Hiroshima vont mettre à l’épreuve la persévérance et le courage de Suzu. Cette adaptation toute en délicatesse d’un manga de Fumiyo Kouno est bien autre chose que le récit d’un temps de guerre. Ni tragédie, ni comédie, mais les deux à la fois, cette tendre chronique du quotidien d’une autre époque et d’un autre lieu est surtout un inoubliable portrait féminin. Rêveuse, touchante, toujours en mouvement, Suzu a la grâce, entre légèreté du trait et complexité d’un personnage auquel le réalisateur donne le temps et la force d’évoluer. La petite histoire palpite dans la grande. L’histoire de Suzu c’est aussi celle du peuple japonais tout entier. Sunao Katabuchi réussit avec brio à allier la violence à la subtilité et nous raconte la guerre avec une humanité des plus touchantes.