CANNES 2018: UN CERTAIN REGARD
Bienvenue au pays arc-en-ciel
Développé dès 2011-2012 avec le soutien du Sundance Labs et de la Résidence de la Cinéfondation, Les moissonneurs s’attache aux problèmes identitaires et sexuels de l’Afrique du Sud profonde. Etienne Kallos a réalisé les courts No Exit (2006) et Doorman, montré à Cannes en 2006. Écrit et développé sur une période de sept ans, son premier long a donné lieu à un montage qu’évoque sa productrice française, Sophie Erbs : “Nous l’avons développé comme un projet d’initiative française malgré son identité culturelle sud-africaine. Cela nous a permis de monter une coproduction et d’obtenir Eurimages. Mais la marge de manœuvre dans chaque pays était tellement étroite qu’il nous a fallu en permanence trouver des solutions. Nous avons réussi à intégrer divers investisseurs au fil de la fabrication, ce qui nous a permis de donner la priorité à l’artistique. Le film a un budget de 1,1 M€, mais nous avons réussi à préserver la production value, ce dont nous sommes fiers. Je savais bien en me lançant dans cette coproduction (France, Grèce, Pologne et Afrique du Sud) que cela allait être rock’n’roll, mais je n’imaginais pas à quel point ! C’était néanmoins la condition sine qua non pour que Les moissonneurs existe et nous avons surmonté toutes les difficultés grâce à une collaboration étroite entre tous les partenaires.” Etienne Kallos affirme quant à lui : “J’ai découvert simultanément que collaborer en liaison étroite avec des gens talentueux originaires de différentes cultures me contraignait à résister à leur influence afin de préserver l’identité sud-africaine du film et de m’assurer qu’elle ne se trouve pas éclipsée, tout particulièrement au stade de la postproduction qui s’est déroulée en Europe, où j’ai dû apprendre à m’adapter aux circonstances.”