Dix-sept ans après avoir réalisé Y tu mamá también, Alfonso Cuarón revient filmer son Mexique natal. Après de grosses productions, telles que Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban ou Gravity, le cinéaste multirécompensé signe une réalisation plus intimiste. Roma est un film très personnel, inspiré par les femmes de son enfance. Le film, tourné en espagnol, raconte une année mouvementée, au sein d’une famille de la classe moyenne. À travers les destins croisés de femmes, Alfonso Cuarón évoque la hiérarchie sociale et les tensions qui ont secoué le Mexique de l’époque. « 90 % des scènes du film sont tirées de ma mémoire. Parfois de manière directe, parfois de manière plus détournée. Cela parle d’une période qui m’a façonné, mais également une période qui a façonné un pays. C’était le début d’une longue transition au Mexique ». Voyageant à travers ses souvenirs, le réalisateur anime des personnages qui ont réellement existé, et qui sont le reflet de son propre passé. Hanté par l’idée de tourner de nouveau à Mexico, Alfonso Cuarón affronte le décalage entre ses souvenirs et la réalité présente de la ville. Outre le scénario de Roma, le cinéaste, s'est chargé également de la photographie, en l’absence de son chef opérateur et ami Emmanuel Lubezki. Il avouera que ce fut finalement bénéfique dans son processus de création.
« J'ai toujours voulu faire un film et me sentir à l'aise avec le résultat final. Avec Roma, j’étais satisfait quand nous avons terminé. […] C’est une histoire qui emprunte différentes formes et allusions à des émotions qui sont présentes depuis l’instant où j’ai voulu être cinéaste. »