En 1948, Edith Piaf offre sa première caméra à Charles Aznavour, une Paillard qui ne le quittera plus. Jusqu’en 1982 Charles filmera des heures de pellicules qui formeront le corpus de son journal filmé. Aznavour filme sa vie et vit comme il filme. Partout où il va, sa caméra est là, avec lui. Elle enregistre tout. Les moments de vie, les lieux qu’il traverse, ses amis, ses amours, ses emmerdes. Quelques mois avant sa disparition, il entame avec Marc di Domenico le dérushage de ses films. Il décide alors d’en faire un film, son film. "C’est un film à deux têtes. Charles n’a pas filmé pour rien, il a dessiné quelque chose. Je crois que le film porte mon regard tout en respectant totalement le sien. C’est lui qui a choisi les lieux, les paysages, la place de la caméra, la taille du cadre, le propos, et c’est moi qui ai ensuite sélectionné, assemblé, peaufiné tout ce matériau brut. Je suis très ému par ses images parce qu’elles me renvoient aussi à mon histoire, celle de ma famille, de l’émigration. Il y a dans le film les figures imposées, la carrière, les chansons célèbres, et puis il y a une part plus secrète, plus personnelle, qui est sa part d’intimité mais aussi la mienne, et peut-être celle de nombreux autres spectateurs à venir du film ..." Marc di Domenico fascinant, Le Regard de Charles retrace ainsi à travers ses yeux la vie d’un monstre sacré de la chanson et du cinéma.