Venom, le personnage, est un des principaux ennemis de Spiderman — on peut d’ailleurs le voir dans le troisième volet de la trilogie de Sam Raimi lorsqu’il fait «équipe» avec Eddie Brock, un photographe. Évolution oblige, Brock (Tom Hardy) est un journaliste d’enquête, fantasque, pour ne pas dire tête brûlée. Son patron envoie notre antihéros en reportage chez Carlton Drake (Riz Ahmed), un multimilliardaire mégalomane spécialiste des thérapies géniques. Son obsession: fusionner une entité extraterrestre — un symbiote — avec un hôte humain pour créer un surhomme, clé de la survie de l’espèce (une référence aux expériences eugéniques nazies). Le ton est glauque, proche du film d’horreur. Brock sera exposé, lors d’une visite sous le radar, à un symbiote — le Venom du titre. Le combat schizophrénique qui s’ensuit est une variation sur le thème du docteur Jekyll et de M. Hyde, avec beaucoup d’humour noir. Venom devient peu à peu un film de duo de choc (un buddy movie), où les deux personnages à l’opposé finissent par trouver un terrain d’entente dans l’adversité. Celle de Drake, le scientifique fou, qui cherche à récupérer «son» symbiote. Brock / Venom pourra compter sur la collaboration d’Anne Weying (Michelle Williams), l’ex-blonde avocate du journaliste. Outre la référence évidente à Alien, il y a aussi un peu de King Kong là-dedans. Venom est un amalgame d’éléments tellement disparates que le spectateur ne sait plus sur quel pied danser (il y a aussi une course-poursuite dans les rues de San Francisco à la Bullit). Et peut donc le rejeter en bloc. Ou bien se laisser aller au plaisir de ce divertissement baroque. D’ailleurs, Tom Hardy s’en donne à cœur joie — même sans réelle substance à défendre, il se débrouille plutôt bien. Son alter ego en images de synthèse, par contre, est plutôt caricatural..Pour ados et préados essentiellement.