Tuer un homme
La plage et les fêtes entre amis rythment l’été de Vicente qui savoure la vie avec insouciance. Une nuit alcoolisée change la donne. Vicente expérimente avec amertume le poids du pouvoir et de la manipulation. « Tout va bien » est inspiré d’un fait divers. Celui d’un accident ayant impliqué le fils d’un politicien influent, Carlos Larraín, blanchi par la justice grâce aux relations politiques de son père. L’affaire fit la une des médias chiliens. Almendras s’empare du sujet pour en faire une critique sociale acide d’une bourgeoisie confortablement assise sur ses privilèges. Pour financer son projet, le réalisateur a lancé une campagne de dons. Au-delà de cette dénonciation, « Tout va bien » est intéressant par le traitement qu’il utilise pour décrire une jeunesse qui essaie de combattre sa solitude, son ennui et la vacuité de son existence dans des saouleries. De la même manière, les smartphones et leurs messages courts vides de sens, soulignent encore plus le caractère amputé des relations des protagonistes, accentué par une bande son au caractère punk envahissant. Un film qui parle aux jeunes, utilisant leurs codes et leurs outils. Et en filigrane, surtout une véritable dénonciation politique.