Jeanne sort de la maternité. Elle rentre chez elle, son enfant dans ses bras et trouve son logis à l’abandon. Le mari est parti, lâchement, la laissant seule et sans ressources, livrée à la profonde misère de Paris. Elle a faim et ne peut allaiter son enfant. Sans pain, sans abri, sans espérance, la triste mère, attirée par les berges sombres de la Seine, contemple le fleuve d’un œil morne et tenté. Ne vaut-il pas mieux imiter ces malheureuses qui s’en vont dans la mort, emmenant leur enfant avec elles, puisque la vie ne veut plus les accueillir ? Cependant les cloches de Noël tintent gaiement, sonnant le joyeux avènement de l’Enfant-Dieu et un espoir naît au cœur de Jeanne. Dans le sanctuaire d’une chapelle, des lumières luisent autour de Jésus couché dans sa crèche et vers qui rayonne le pur amour des religieuses prosternées. Jeanne se glisse dans l’ombre d’un confessionnal et les lumières éteintes, les religieuses ayant regagné leurs cellules, elle dépose dans la crèche, à la place du Jésus de cire, l’autre Jésus, l’enfant né de sa chair et le place sous la protection du Seigneur. Mais ses dernières forces sont épuisées et la malheureuse, exténuée, s’en va mourir sur le banc de l’avenue, tandis que son dernier vœu se réalise et que l’innocent, accueilli par les bonnes religieuses comme un présent du ciel en ce joyeux jour de Noël, tend ses petits bras vers la vie.