QUINZAINE DES RÉALISATEURS 2017
Libre comme une chèvre
La productrice Juliette Grandmont a découvert le court de Rungano Nyoni, Mwansa the Great, dans un festival en Grèce. "J’ai ressenti une émotion oubliée depuis l’enfance. Son travail provoque l’émerveillement de celui qui voit du cinéma pour la première fois. "Elle la contacte par mail, en lui disant qu’elle voudrait "produire ses prochains films, en Zambie ou ailleurs". L’écriture va prendre du temps, passant par la résidence de la Cinéfondation, puis le Moulin d’Andé. "Le premier jet comportait des problématiques réalistes, sociales et urbaines. Rungano a eu alors l’intelligence de transporter le récit dans un monde imaginaire. "Le premier financement va venir du CNC et de l’Institut français, via l’aide aux Cinémas du monde, puis du World Cinema Fund du Festival de Berlin et du Hubert Bals Fund. Après l’arrivée d’un coproducteur allemand, le projet est rejoint par des partenaires anglais. Il sera tourné à Lusaka et ses alentours, avec des acteurs âgés de 7 à 80 ans, venant de villages reculés, une équipe de Zambiens qui n’avait jamais approché un tournage, mais aussi de techniciens anglais, sud-africains et français, le chef opérateur étant Colombien. "Le rôle principal est interprété par Maggie, neuf ans. Un jour de juin, sur l’île d’un grand lac zambien, elle a vu arriver ‘un homme rond et un grand blanc’ qui prenaient des photos. Elle s’est pointée devant l’objectif, l’air farouche. Après des mois de casting, Rungano est revenue sur cette image et a compris que c’était son personnage principal depuis le début".