Yakov Protazanov mêle science fiction et tragédie sociale, faisant naître ainsi un film stupéfiant dans l’histoire du cinéma. Flirtant parfois avec l’Expressionnisme allemand, Aelita est un chef d’œuvre aux traits uniques qui raconte avec lyrisme et fantaisie une révolution aussi spirituelle que sociale. Véritable superproduction lors de sa sortie, bénéficiant de moyens promotionnels exceptionnels pour l’époque, le film avait pour but de faire face aux productions hollywoodiennes, encore autorisées en 1924 en URSS. Il est également un des rares témoignages cinématographiques de la NEP, qui instaure à partir de 1921 -et jusqu’en 1924- une relative liberté économique en Russie.