The Rose

Attention chef-d’œuvre

Si on devait résumer le film en un mot, ce serait sans doute « Rock'n Roll ». Le vrai rock, dans sa splendeur, le pur, le dur. Car c'est bien Janis Joplin qui est au cœur de The Rose, dont le titre initial, dans une des toutes premières versions du script, était d'ailleurs « Pearl », un des surnoms de la chanteuse découverte morte d'overdose le 4 Octobre 1970. Et puis le projet a évolué et The Rose n'est pas à proprement parler un biopic de la grandiose Janis, même si c'était l'idée initiale. Le scénario s'inspire très fortement d'elle, on entend ses chansons, on retrouve sa stature de star internationale et sa personnalité hors du commun, magnifique autant que mortifère, mais le personnage central et omniprésent s'appelle Mary Rose Foster, dite « The Rose », merveilleusement interprétée par une Bette Midler qui illumine le film.

Nous sommes en 1969 et The Rose est au sommet de sa gloire. Malheureusement, elle en subit aussi les conséquences : épuisée par ses tournées, par les nuits sans sommeil, par trop d'alcool et de drogue. Pourtant, la star garde sa lucidité, elle sait qu'elle doit se reposer et arrêter, au moins pour un moment, de payer les frais de cette vie tourbillonnante, contre l'avis de son manager qui veut la mener jusqu'au bout du succès mondial qui semble ne jamais devoir cesser de s'emballer. Un compromis est fait : The Rose fera un dernier concert dans sa ville natale.

Et là, nous déboulons dans le quotidien dantesque d'une rockeuse idolâtrée par ses fans. Alcool, fêtes légendaires, drogue, luxe, profusion, abondance, excès mais aussi larmes, sueur, cris, rires et encore larmes. Mary Rose est amoureuse, Mary Rose est en colère, Mary Rose est désespérée, Mary Rose est euphorique devant son public. Tout y est, et nous, nous sommes plongés dans ce maelstrom, embarqués corps et âme…

Bette Midler : quelle énergie ! Quelle voix ! Quelle force ! Elle nous transporte, nous envoûte, nous subjugue du début jusqu'à la majestueuse scène finale. Mark Rydell – c'est de loin son meilleur film – ne cherche pas édulcorer le personnage ni à porter un jugement. Le réalisateur fait aussi le portrait contrasté d'une époque, certes créative et bouillonnante, mais en fin de course, The Rose est à prendre et à aimer comme elle est. En tout cas le film, l'actrice-chanteuse et la musique n’ont décidément pas pris une ride.