Once More naît d’une déclaration de Charles Pasqua évoquant l’épidémie qui sévit comme une « punition divine ». Pour lutter contre le temps du SIDA qui attaque les corps avec violence, Vecchiali enferme ces quatre-vingt-dix minutes en quinze plans-séquences et un champ/contre-champ : c’est sa manière de défier le présent et de lutter contre la propagation de la maladie, avec ses outils de cinéma, et sans armada scientifique. À l’intérieur de ces capsules de temps captif, il choisit de peindre le trajet d’un homme libre, Louis (Jean-Louis Rolland), qui accepte son existence jusqu’au bout, décidant de « sa voie à tâtons », comme le dit la dédicace inaugurale. L’homme est en danger, comme le plan-séquence met sans cesse le film en danger. Lors du tournage, le film fut plus d’une fois au bord du gouffre, et les techniciens, en véritables acrobates, après six heures de répétition quotidiennes, se devaient souvent d’accélérer leur course, la caméra n’ayant parfois, à quelques minutes près, plus assez de pellicule dans son magasin. Personne sur le plateau n’avait le droit à l’erreur, ce dispositif créant une incroyable tension entre tous les membres de l’équipe.