La splendide nouvelle adaptation de Joe Wright présente « Cyrano » comme la comédie musicale MGM du siècle. En enrôlant Bryce et Aaron Dessner pour composer les chansons – de jolies ballades pop nostalgiques pour lesquelles Matt Berninger et Carin Besser ont fourni les paroles – « Cyrano » restaure le sens de la poésie du spectacle. Dans le même temps, Wright, de retour en forme et manifestement revigoré par la pandémie, affiche une fois de plus le genre de créativité radicale qui a rendu les étourdissants débuts de carrière «Pride and Prejudice» et «Atonement» si électrisants à leur époque.
L'histoire de base n'a pas changé ici. Cyrano est un esprit et un maître épéiste nourrissant un amour tacite et non partagé pour son amie d'enfance Roxanne. Lorsque Christian, un beau soldat, rejoint le régiment, lui et Roxanne tombent amoureux, mais Christian a besoin de l'aide de Cyrano pour créer les missives romantiques émouvantes dont Roxanne a envie. Lorsque les deux hommes sont contraints de se battre, l'histoire se dirige vers sa conclusion tragique.
La conclusion romantique de la pièce - la scène où Roxanne reconnaît l'amour de Cyrano pour elle et affirme son amour pour lui - contient un coup de foudre émotionnel qui ne fait que confirmer pourquoi cette histoire dure et transporte le public depuis plus d'un siècle. Dinklage et Bennett remportent un triomphe dans cette scène finale qui fait planer tout le film.
Bref ce Cyrano est un spectacle éblouissant, les décors sont somptueux et on n'oubliera pas de sitôt la bouleversante prestation de Peter Dinklage, quand on sait qu’Erica Schmidt, qui a écrit la comédie musicale, est l'épouse de l'acteur.