L'enfant sauvage
Depuis de longues années, M. Meacham, un vieux sculpteur sur bois, régale les enfants du coin avec ses histoires sur un féroce dragon qui vivrait au plus profond de la forêt voisine. Pour sa fille Grace, garde forestière de son état, tout ceci n’est que contes à dormir debout… jusqu'au jour où elle fait connaissance avec Peter. Ce mystérieux petit garçon de dix ans, qui dit n’avoir ni famille ni foyer, assure qu’il vit dans les bois avec un dragon géant baptisé Elliott. Et la description qu’il en fait correspond étonnamment à celui dont parle son père… Avec l’aide de la jeune Natalie - la fille de Jack, le propriétaire de la scierie -, Grace va tout mettre en œuvre pour découvrir qui est vraiment Peter, d’où il vient, et percer le secret de son incroyable histoire…
On pourra regretter que le film ne relate rien d’autre qu’une histoire d’amitié entre un enfant et une créature hors normes (magnifique dragon, inséré de façon réaliste dans l’environnement sylvestre), comme Spielberg le fit si bien avec E.T., l’extra-terrestre en 1982, mais cette tendance propre à tous les films de l’auteur, est contrebalancée par la force visuelle de son approche qui donne un souffle épique à cette amitié entre ces deux êtres sauvageons, dans la grande verte que l’auteur filme avec grâce, en captant les silences, les instants, pour mieux laisser une empreinte sur les esprits.
Moins enthousiaste et exubérante que de nombreuses productions enfantines qui aiment surtout s’armer de bruits corporels pour amuser la faune des grandes sections, le film utilise une approche d’auteur pour donner une facture intemporelle aux images. Plus que jamais, on retrouve l’esprit et le rêve de Walt, un peu mis à mal par l’industrie brasse-tout du studio aujourd’hui. En effet, si les blockbusters Marvel et Lucasfilm tournés désormais chez Disney, pourraient être produits à l’identique chez Warner ou à la Fox, Peter et Elliott le Dragon est l’héritier racé de la philosophie du grand Walt. Un conte magnifique pour les moins de douze ans.