De son éducation religieuse très stricte, Ingmar Bergman garde l’image de son père, pasteur luthérien, prêchant avec ferveur parmi ses fidèles dans son église de province. En effet, la foi est depuis toujours un thème qui intrigue le jeune Ingmar. Avec Le Septième Sceau, il décide d’approfondir son questionnement en contant la quête mystique d’un chevalier au temps des croisades. Ce film est, selon le cinéaste, « une allégorie dont le thème est fort simple : l’homme, sa recherche éternelle de Dieu, avec la mort pour seule certitude. » Le point de départ du Septième Sceau est à la fois spirituel et esthétique ; Bergman part d’un psaume tiré de l’Apocalypse selon saint Jean – qui donne notamment son nom au film – et d’une peinture du Suédois Albertus Pictor intitulée La Mort jouant aux échecs. La quête métaphysique du héros se pare alors d’une esthétique très médiévale, aux confins du fantastique, à travers une succession de tableaux de genre. Le Septième Sceau met en scène toute une galerie de personnages qui font part au héros de leur point de vue sur la mort et l’existence. Pour incarner les personnages, le cinéaste fait appel à sa troupe d’acteurs fidèles – Gunnar Björnstrand, Bibi Andersson – et le grand Max von Sydow, alors seulement âgé de 28 ans, dont ce sera la première collaboration avec Bergman – ils tournèrent au total 12 films ensemble. Prix spécial du Jury au Festival de Cannes en 1957, ce dix-septième film de Bergman, alors au sommet de sa gloire, figure parmi les plus grands chefs-d’œuvre du cinéma mondial.