The housewife s’ouvre sur un tissu rouge frappé par le vent et la neige dans la nuit. Ces premières minutes imprègnent le film d’une poésie visuelle nous rappelant l’univers singulier des œuvres de Wong Kar-Wai. La mise en scène sophistiquée est enrichie par un minutieux travail de la bande-son et par l’interprétation de l’actrice principale, Kaho. Yukiko Mishima dépeint un parcours de femme, un apprentissage de soi au cours duquel le repli se transforme en accueil et chaleur. Derrière les lignes d’un scénario pouvant paraître au premier abord classique, la réalisatrice revisite la thématique de l’émancipation et de la quête du bonheur, à travers une représentation résolument contemporaine de la place de la femme dans la société japonaise.
Épouse d’un homme aisé et mère d’une adorable petite fille, Toko a – en apparence – tout pour être heureuse. L’équilibre familial ne tardera pourtant pas à vaciller. Malgré son confort de vie, Toko s’ennuie dans son rôle de femme au foyer. Entretenue par son mari qui attend d'elle qu’elle tienne la maison et élève leur enfant, la jeune femme se sent enfermée dans cette vision patriarcale de la famille et aspire imperceptiblement à autre chose. En croisant par hasard son ancien amant de faculté, elle sent renaître l’envie de travailler et de reprendre son métier d’architecte. Cette rencontre réveille également en elle le désir charnel de cette ancienne histoire d’amour. Toko retrouve alors une forme d’épanouissement, mais doit se confronter à à des choix difficiles. Les liens qu’elle va cependant s’autoriser à déployer auront chacun un caractère fort, unique et salvateur. Peut-on jamais renouer avec la vie qu’on a délaissée pendant tant d’années ?