Pour écrire Les Aventuriers, Robert Enrico choisit Pierre Pelegri. Ensemble, ils s’attaquent à la première partie du roman éponyme de José Giovanni dont la seconde partie a été adaptée au cinéma la même année par Giovanni lui-même et distribuée par SNC sous le titre La Loi du survivant. Pour Robert Enrico, qui dit détester tourner en studio, cette aventure avec un grand A, entraînant les personnages du ciel gris des Champs-Élysées aux côtes africaines saturées de soleil, offre la possibilité de filmer en extérieur, de Djerba à Dakar.
Au début du tournage, les deux acteurs principaux doutent des capacités de la jeune Joanna Shimkus, inconnue à l’époque, mais ils tombent rapidement sous son charme. Le triangle inséparable que forment Manu, Roland et Lætitia à l’écran foisonne d’inventivité, de tendresse et de liberté ‒ tout comme la BO signée François de Roubaix.
Les Aventuriers est un film sur l’amitié, la grande, la vraie, la pure. Sa construction narrative nous livre une métaphore des années 1960 : l’insouciance est constamment menacée par le matérialisme, et les essais créatifs, voire utopiques, des protagonistes semblent difficilement pouvoir aboutir. Les Aventuriers est aussi et surtout l’un des plus beaux films d’aventures français.