CANNES 2017: UN CERTAIN REGARD (OUVERTURE)
Le chant de l’aigle noir
C’est à une mise en abyme sophistiquée que nous convie Mathieu Amalric, prix de la mise en scène et de la Fipresci pour Tournée en 2010, en évoquant le destin de la chanteuse Barbara, à travers le film que lui consacre un cinéaste. L’occasion pour l’acteur de s’offrir pour partenaire son ex-épouse, Jeanne Balibar, avec laquelle il a déjà joué plusieurs fois, de Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) (1996) d’Arnaud Desplechin à À jamais (2016) de Benoît Jacquot. Produit pour 8,6 M€ par Waiting For Cinema et Alicéléo, en partenariat avec Wild Bunch et grâce à une aide de 419 000€ de la région Île-de-France, Barbara dont Gaumont a lancé les préventes lors du dernier Festival de Berlin, sortira le 30 août. En ce 20e anniversaire de la disparition de la chanteuse, Amalric est de retour à Un certain regard pour la 2e fois après La chambre bleue en 2014, avec ce faux biopic qui constitue sa 7e réalisation et dont son producteur, Patrick Godeau, a déclaré avant le tournage "qu’en faisant le film du film, il pourra conserver sa liberté et imposer un point de vue". Ce qu’il montre dans ce projet atypique coécrit avec Philippe Di Folco, c’est en effet la mise en condition du cinéaste et de son interprète face à un projet qui risque de vampiriser l’un et l’autre.