Echo de Rúnar Rúnarsson, projeté en compétition internationale au Festival de Locarno, se passe pendant la très joyeuse période des fêtes de Noël, et il trouve bien son point d’orgue au moment des feux d’artifice qui illuminent le Nouvel An, et terrorisent les animaux domestique. Les festivités servent de prétexte pour présenter une vue panoramique de la société islandaise à travers 56 scènes, qui diffèrent toutes par leur longueur, leur thème, et tout le reste. En effet, au lieu de se concentrer sur une seule histoire, Rúnarsson essaie d'intégrer à son film autant d'éléments que possible, dans un acte de gloutonnerie filmique qui, sans surprise, convient très bien au décor choisi. Ces séquences, filmées en plan fixe, le tout très bien orchestré par la directrice de la photographie Sophia Olsson, permettent au réalisateur de composer son propre puzzle – ôter une pièce nuirait sans doute à la fluidité de l’ensemble, bien que chaque élément semble se tenir très bien par lui-même. Quoique les règles soient les mêmes pour chaque scène (par exemple : aucun acteur ne peut apparaître dans plus d’une histoire), certaines sont plus émouvantes que d’autres, comme celle où une femme plaide avec son ex pour qu’il la laisse passer du temps avec ses enfants, celle où un enfant mort gît dans un cercueil tandis qu’un employé des pompes funèbres est au téléphone avec le sien, ou celle où un vieil homme reçoit une très charmante visite de quelqu’un qu’il ne reconnaît probablement plus. D’autres scènes sont plus joueuses : Rúnarsson puise dans sa bonne maîtrise des petits rires entendus quoique forcément, cela ne fonctionne pas à chaque fois. Mais cela permet de mesurer de nouveau à quel point la période des fêtes de Noël est douce-amère, à des lieues des publicités Coca Cola parfaitement mises en scène auxquelles le film se réfère ici sur un ton goguenard.Bien que le choix d’employer principalement des acteurs non-professionnels soit parfaitement logique, car il permet d'ancrer le film encore davantage dans le réel environnant, la structure choisie fait qu’on a plus tendance à penser à ce film qu’à le ressentir. Echo fait plus l'effet d'être le fruit d'un exercice de style mental qu'un geste venu du cœur.