QUINZAINE DES RÉALISATEURS 2017
Fort apache
Leonardo Di Costanzo a réalisé de nombreux documentaires, tous ancrés à Naples, sa terre de cinéma, suivant notamment le monde des bénévoles et des associations qui s’impliquent pour aider des populations en grande précarité et les soustraire aux griffes de la camorra. "Il y a plusieurs années, j’avais suivi une dame qui faisait le lien entre des femmes emprisonnées à Naples et leurs familles à l’extérieur, explique le cinéaste. Je l’aimais beaucoup et elle m’intéressait. Mais en général, ceux qui font ce type de travail n’ont pas envie d’être filmés. Donc, je suis arrivé à la fiction. D’une part, parce que je connais bien ces milieux, mais aussi parce que c’est plus facile." Leonardo Di Costanzo a écrit le scénario de L’intrusa avec ses collaborateurs habituels, Maurizio Braucci et Bruno Oliviero. Une étape qui continue lors du casting, car le réalisateur a développé une méthode bien particulière. "Une fois le scénario structuré, je continue à écrire en me nourrissant des retours des gens que je rencontre autour du casting. Car je prépare énormément, en travaillant très en amont avec mes acteurs. C’est un peu comme des répétitions au théâtre, sauf que je laisse toujours un espace pour que la vie puisse rentrer. Ce n’est pas toujours facile, parce qu’un tournage de fiction peut se révéler assez lourd, surtout quand il y a beaucoup de personnages." Le film a été tourné en moins de six semaines dans un quartier de la banlieue est de Naples. "Tout se déroulait à l’intérieur d’une masseria, un vieux domaine fortifié qui est à présent au milieu des tours. On y était comme dans une sorte de fort. Un peu comme ceux qui étaient érigés contre les Indiens."