SEMAINE DE LA CRITIQUE 2017
Le mauvais fils
Alors qu’il faisait des études de communication, Gustavo Rondón Córdova décide de s’orienter vers le cinéma, guidé par sa cinéphilie. Il l’étudie notamment en Europe de l’Est, avant de réaliser des courts métrages, traitant des relations familiales et notamment père-fils. Un thème qui se retrouve au cœur de son premier long, La familia. Parallèlement, le film traite aussi de la violence qui gangrène l’ensemble de la société vénézuélienne. "Elle a moulé le comportement, la manière de raisonner et de réagir des gens en se glissant dans les relations les plus intimes. J’ai choisi d’utiliser cette violence, qui sépare au départ les deux protagonistes, comme un détonateur qui va les amener à comprendre qu’ils peuvent vivre les choses différemment, en ayant en fin de compte besoin l’un de l’autre." Le scénario, développé au sein de plusieurs résidences d’écriture, s’est ensuite enrichi au fur et à mesure de l’avancement de la préparation. Si le père est incarné par un comédien professionnel, en la personne de Giovanny García, le fils est joué par un jeune garçon de 14 ans, venant d’un environnement similaire à celui de son personnage. Le tournage a eu lieu dans un ordre quasi chronologique. "Je n’ai jamais donné le scénario intégral à mes acteurs. Afin de garder une plus grande spontanéité, je leur confiais juste les feuilles qui correspondaient à ce que nous allions tourner. Parfois, je réécrivais les scènes en fonction de ce qui avait pu se passer la veille sur le tournage. On faisait également le montage en parallèle. Cela me permettait de juger ce qui fonctionnait ou pas et de modifier les choses en conséquence les jours suivants. C’était exténuant parce que cela exigeait une créativité permanente. C’était très physique."