Le titre, CODA, est l'acronyme de Child of deaf adult (que l'on peut traduire par « enfant entendant de parents sourds »
Le synopsis de ce film vous semble familier ? C’est normal. CODA est le remake américain de La famille Bélier, immense succès du cinéma français en 2015. Cette nouvelle version, réalisée par Siân Heder (Tallulah), a pratiquement tout raflé au festival de Sundance cette année dans la section des longs métrages dramatiques : meilleur film, meilleure réalisation et prix du public, soit plus que toute autre production dans l’histoire du festival. Ce succès a d’ailleurs déclenché une enchère de haut vol entre différents distributeurs, finalement gagnée par Apple TV+. La plateforme en a acquis les droits d’exploitation en avançant 25 millions de dollars. Contrairement à Éric Lartigau, la réalisatrice américaine a uniquement fait appel à des acteurs malentendants pour camper les rôles principaux, à commencer par Marlee Matlin (lauréate de l’Oscar de la meilleure actrice à l’âge de 21 ans grâce à sa performance dans Children of a Lesser God), remarquable dans le rôle de la mère du clan Rossi. De la même façon que Louane Emera l’avait fait pour La famille Bélier, Emilia Jones, une actrice britannique rompue aussi à la comédie musicale, a dû apprendre pendant des mois le langage des signes afin de camper son rôle de seule non sourde de la famille, une adolescente qui aime chanter, mais qui, n’ayant aucun retour auprès des siens, ne peut avoir idée de la valeur de son talent.
Si CODA n’est pas une copie conforme, les spectateurs ayant en mémoire le film original se retrouveront évidemment en terrain familier. Cela dit, en transposant le récit dans une famille de pêcheurs de la Nouvelle-Angleterre, Siân Heder fait écho à une autre réalité sociale. Et sur le plan musical, Michel Sardou a été remplacé par des succès de Motown et Joni Mitchell.