SEMAINE DE LA CRITIQUE 2019
Cent mille dirhams au soleil
Alaa Eddine Aljem présente son film comme une histoire burlesque sur le rapport à la foi et l’observation de la transformation d’une microsociété. “Comme dans tous les travaux que j’ai faits auparavant, le point de départ est le même. Une situation absurde que je cherche à exploiter à la fois dans son potentiel dramatique et comique.” Vient se greffer là-dessus une envie de filmer le désert comme dans son précédent court métrage, Les poissons du désert. “J’aime beaucoup tourner dans des espaces ouverts, qui renvoient paradoxalement à un enfermement.” Le développement du Miracle du Saint inconnu a été relativement long. “C’était le temps qu’il fallait. C’est un premier film, je n’étais pas pressé, il fallait que ce soit bien et que je sente que j’étais allé au bout. On a eu des financements au Maroc, en France, des fonds régionaux comme le Doha Film Institute, et des MG du vendeur et du distributeur français.” L’ensemble des acteurs s’est constitué “au feeling, le seul vrai critère. Certains comédiens sont connus, d’autres débutent, mais je les ai tous vus en deux temps. Un café et une longue discussion amicale, puis un casting avec des essais. Tous sauf le rôle principal tenu par Younes Bouab. On s’est juste vu deux fois pour parler de plein de choses, puis un peu du film. C’est le seul que je n’ai pas casté car j’avais travaillé avec lui sur un film italien peu de temps avant, La controfigura. Je devais voir avec lui la scène qu’il jouait en arabe car la réalisatrice italienne n’en comprenait pas un mot… Cela me suffisait.” Le miracle du Saint inconnu a été tourné de mi-octobre à fin novembre 2018, à Agafay, au sud de Marrakech.