Chaque année à l’Université de Saint-Denis se déroule le concours « Eloquentia » créé par le réalisateur, Stéphane de Freitas, qui vise à élire « le meilleur orateur du 93 ». Des étudiants de cette université issus de tout cursus, décident d’y participer et s’y préparent grâce à des professionnels (avocats, slameurs, metteurs en scène...) qui leur enseignent le difficile exercice de la prise de parole en public. Au fil des semaines, ils vont apprendre les ressorts subtils de la rhétorique, et vont s’affirmer, se révéler aux autres, et surtout à eux-mêmes. Munis de ces armes, Leïla, Elhadj, Eddy et les autres, s’affrontent et tentent de remporter ce concours pour devenir « le meilleur orateur du 93 ».
“ J’ai grandi dans une ville difficile de Seine Saint-Denis et ai brutalement changé d’univers en devenant basketteur professionnel. Je me suis retrouvé de l’autre côté du périphérique, dans un environnement social radicalement étranger au mien : les gens s’exprimaient différemment, je me suis senti marginalisé, isolé. J’ai commencé à réfléchir, une réflexion de longue haleine...
D’un côté, j’étais frappé par l’érosion du lien social, de l’autre par l’explosion d’internet. Chacun y déversait ses opinions et ses colères ; tout le monde semblait se parler mais en réalité personne n’écoutait personne. Moi, j’avais envie de dialogue, je voulais recréer du lien. J’ai plaqué le basket pour des études de droit, ai renoué avec le système scolaire classique et rattrapé mon retard.
Il est devenu de plus en plus clair pour moi que ce genre d’exercice pouvait aider des gosses à prendre de l’assurance. C’est en maîtrisant les mots et les nuances d’une langue qu’on peut toucher les autres et réussir à communiquer avec eux. “ Stéphane de Freitas