Cette adaptation du roman d’un vétéran de la CIA relatant les péripéties d’une apprentie-espionne russe ne saurait être prise au sérieux. Ce que, fort heureusement, le réalisateur Francis Lawrence et la comédienne Jennifer Lawrence ont d’office compris. La star est typiquement charismatique en Dominika, prima ballerina estropiée reconvertie en agente entraînée pour décoder, séduire et soutirer de l’information à l’ennemi. Sa mission : se « rapprocher » d’un agent américain qui aurait débauché un haut dirigeant russe. L’intrigue sinueuse est déployée sourire en coin, avec une opulence kitsch réjouissante. Même la convention ringarde de la distribution internationale pour incarner des Russes qui se parlent entre eux en anglais avec un accent à géométrie variable participe au charme un peu ridicule de l’affaire. La réalisation privilégie un esthétisme clinquant de circonstance, une violence crue et une nudité copieuse, très pulp.