CANNES 2018: COMPÉTITION
Le saint des saints
Révélée à la Quinzaine des réalisateurs 2011 par Corpo celeste, la réalisatrice italienne Alice Rohrwacher, 37 ans, a remporté le grand prix du jury à Cannes trois ans plus tard pour Les merveilles. Heureux comme Lazzaro s’attache à l’amitié d’un paysan d’une bonté exceptionnelle avec le fils de la marquise qui règne sur la communauté d’Inviolata dont il est devenu l’idiot utile. Jusqu’au moment où cet être pur et innocent à la jeunesse éternelle va se trouver transporté dans le monde moderne. Alors que le rôle-titre est tenu par un nouveau venu, Adriano Tardiolo, son alter ego est campé adulte par Tommaso Ragno, vu à la Quinzaine en 2016 dans Folles de joie de Paolo Virzì. Alice Rohrwacher retrouve en outre sa sœur Alba, lauréate de deux prix d’interprétation féminine à Venise, en 2010 et 2013. La marquise est interprétée par Nicoletta Braschi, épouse et muse de Roberto Benigni, absente des écrans depuis Le tigre et la neige (2005). “Nous avons voulu représenter le conte de fées avec toutes ses incohérences, ses mystères, ses retours extraordinaires et ses bons et mauvais personnages, explique la réalisatrice. Le conte de fées et son symbolisme, considéré non pas comme une abstraction éthérée ou une promesse d’aventures surhumaines et nébuleuses, mais plutôt comme le lien entre la réalité et une autre couche de l’être. C’est de la vie que naissent les symboles, d’une manière tellement profonde et détaillée qu’ils deviennent la vie de tous, la vie d’un pays, l’Italie dans sa transformation.”