B.G
Le 11-10-2013
B.G, le 11-10-2013
Robert sans Robert n’est pas un film sur Robert Guédiguian. Robert sans Robert est une invitation au voyage, en totale liberté, sans but, sans démonstration, sans thèse, dans les films d’un des auteurs les plus passionnants de notre cinéma – un de ceux qu’on a adoré voir, longtemps avant la reconnaissance éclatante de Marius et Jeannette, débuter, essayer, recommencer, se planter parfois, mais y aller encore et encore, avec une foi dans le cinéma qui semble ne jamais devoir s’éteindre, une passion qui force l’admiration. 30 années, 17 films, ça en fait de la matière… Bernard Sasia, chef monteur, emprunte donc à Robert Guédiguian ses personnages et ses images, et démonte ce qu’il a monté pour le remonter. Et nous invite à une promenade, donc, avec pour fil conducteur, bien ténu, son boulot à lui, le gars qui n’est pas sur le tournage et à qui on donne des bouts d’images et de sons et qui va tout mettre ensemble, dans tous les sens, refaire et inlassablement recommencer lui aussi, pour en faire « quelque chose ». Une histoire. Une émotion. Un film. Celui que pourra signer le cinéaste. Rien de didactique, juste le plaisir de folâtrer dans les séquence, ressusciter des personnages d’un film et les faire dialoguer avec ceux d’un autre film, laisser parler ses émotions à lui – et c’est vrai que la balade est douce et généreuse. Et raconte en creux comment Marseille et le cinéma de Guédiguian sont devenus les décors de l’aventure d’une tribu de cinéma, d’une aventure humaine.