Après un premier film placé sous les auspices du néoréalisme et d’une attention inédite envers la condition féminine, Antonio Pietrangeli s’attaque à un nouveau registre avec Le Célibataire, comédie spécialement conçue pour Alberto Sordi, déjà grande star du comique italien. À l’inquiétude du regard porté sur le parcours de Celestina (Irène Galter) dans l’Italie d’après-guerre (Du Soleil dans les yeux, 1953), se substitue la force satirique du portrait de Paolo Anselmi (Alberto Sordi), célibataire hédoniste et fanfaron. Analysant le mouvement de libéralisation des mœurs dans l’Italie de la reconstruction depuis un point de vue désormais masculin, Le Célibataire constitue une preuve éclatante de la capacité de la comédie de mœurs à mettre en scène les angoisses qui accompagnent les transformations de la société italienne.