Avec ce 29e opus de l'univers cinématographique Marvel, Taika Waititi confirme, après THOR: RAGNAROK, son statut de cinéaste exceptionnellement déjanté et engagé. Déjanté car son film est à la fois délirant et surchargé: scénario éclaté et décousu, réalisation survoltée, interprétation grandiloquente et parfois caricaturale. Engagé, car il signe à l’évidence un "film à messages", célébrant la différence, la fluidité de genres et l'acceptation de l'Autre – valeurs que l'on n'associe pas nécessairement au Dieu du tonnerre! L'ensemble est dirigé avec un mélange déconcertant de légèreté (dans l'intention) et de lourdeur (dans l'exécution), qui donne parfois l'impression de regarder un soufflé multicolore en béton armé. Au sein d'une distribution hétéroclite, truffée d'apparitions surprises, la palme du kitsch revient à l'ahurissant Zeus de Russell Crowe, qui s'amuse comme un fou avec ses boucles blondes, son accent pseudo-grec et son tutu blanc! Le résultat – aussi inégal qu’original – a le mérite d'être mémorable.