3 |
Lucy (Scarlett Johansson) est une jeune femme apparemment équilibrée qui se retrouve, bien malgré elle, coincée dans une sordide affaire de drogue. De drogue dure, et expérimentale. Cette substance, qu'elle sera forcée de porter en elle (son ventre servant en quelque sorte de sac de transport), provoque des effets particuliers: elle stimule et décuple les capacités du cerveau, et transforme, à fortes doses, l'utilisateur en une sorte de superhéros doué de pouvoirs extraordinaires.
Lucy, déchaînée, entreprendra une vendetta contre les affreux mafieux et, surtout, atteignant la pleine capacité de ses énergies cognitives au contact d'un savant émérite (Morgan Freeman), sera en lien direct avec les vibrations moléculaires, le cosmos, l'univers, rien de moins. On se croirait parfois dans un mélange de The Matrix et d'un film de John Woo.
Besson ne changera jamais, ses détracteurs vont sans doute déplorer la puérilité du scénario, l'excès de style emprunté au cinéma asiatique des années 80 et 90 pour les scènes d'action, les aspects ésotériques qui feraient pleurer de rire un physicien, la musique techno-orchestrale de son complice de toujours Éric Serra et la présence d'une jolie fille «avec des couilles». Son cinéma peut agacer, mais quand Besson est en forme, il fabrique des films techniquement léchés, amusants, truffés d'astuces visuelles, de références au cinéma de genre, de répliques inattendues, et captivant de bout en bout. C'est le cas de ce Lucy : c'est du bon Besson.