J'avancerai vers toi avec les yeux d'un sourd -12

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Ce film est adressé à mon ami Vincent, mort il y a dix ans. Vincent était sourd. Il m'avait initiée à la langue des signes. Je lui donne aujourd'hui des nouvelles de son pays, ce monde inconnu et fascinant, celui d'un peuple qui lutte pour défendre sa culture et son identité.
  • Titre original : J'avancerai vers toi avec les yeux d'un sourd
  • Fiche mise à jour le 14/01/2016
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans
  • Année de production : 2015
  • Réalisé par : non renseigné
  • Date de sortie : 20 janvier 2016
  • Date de reprise : non renseignée
  • Distributeur France : Épicentre Films
  • Distributeur international : non renseigné
  • Durée : 105 minutes
  • Origine(s) : France
  • Genre(s) : Documentaire
  • Pellicule : couleur
  • Format de projection : 1.77
  • Format son : 5.1
  • Visa d'exploitation : 132894
  • Indice Bdfci :
    66%
  • 6,2/10
    (5 votes)
    Imdb
    3
    3,9/5
    (53 votes)
    Allociné
    3
    7,1/10
    (44 votes)
    Senscritique
    3.5

Vos commentaires et critiques :

C'est tout en poésie qu'on se laisse embarquer dans ce film. La réalisatrice rend hommage à un ami et à travers lui à toute une communauté : les sourds. Les sourds sont nombreux, a priori plus de 6% de la population. Les institutions, la société en général et la plupart des entendants considèrent la surdité comme un handicap. Et si c'était simplement une différence ?
Ce film est un voyage à la découverte d'une langue : la langue des signes. Avec elle, nous découvrons des histoires de vie, des amitiés, une famille qui veut une bonne éducation pour ses enfants, des entendants qui essaient d'apprendre, des militants (étiez-vous conscients qu'en France il pouvait être nécessaire de devoir militer pour parler sa langue ?).
Dans ce film, on découvre que des gens sont contraints à « oraliser », apprendre à former des sons quand on ne les entend pas (ça paraît pourtant absurde ?)… Oraliser a un prix : beaucoup d'énergie et de difficultés. Et tout ça pour quoi ? Ressentir bien plus intensément l'impression d'être inadapté au monde, d'être handicapé. À Ramonville, à deux pas de chez nous, il existe une école où les sourds peuvent parler leur langue. Et là, miracle (miracle ?), les enfants sont aussi éveillés, vivants, inventifs, curieux que dans n'importe quelle autre école. Dans cette école, les entendants et les sourds partagent les cours et la cour de récré. Et alors ils arrivent très bien à communiquer. 
Ce film, c'est tout ça. À la fois très intime et tout à fait universel tant le témoignage va au-delà des histoires personnelles. C'est un appel à l'ouverture et à la curiosité. On sort de la salle en ayant envie de parler avec les mains. Parce que c'est beau mais pas seulement. Aurions nous oublié le langage du corps ? Les expressions du visage ? Les regards, le sourire ? Tout ça communique aussi et mérite qu'on y prête attention.
Espérons que le temps du film ne sera que le début d'une vision nouvelle, plus curieuse car, comme l'a si joliment écrit Victor Hugo, « Qu’importe la surdité de l’oreille quand l’esprit entend ? La seule surdité, la vrai surdité, la surdité incurable, c’est celle de l’intelligence. »