Parcours millimétré
Quand une femme monte l’escalier, qui date de 1959, est l’aboutissement d’une série de chefs-d’œuvre successivement tournés par Naruse dans les années 50. Après La Mère (1952), Chrysanthèmes tardifs (1954), Nuages flottants (1955) et Pluie soudaine (1956), il était prêt à situer ses intrigues dans un Japon désormais prospère et mieux portant. Bien qu’ayant commencé sa carrière à l’époque du cinéma muet, Naruse n’a eu aucune difficulté à ajuster son style objectif et à intégrer l’approche plus décontractée des années 60. Le cinémascope noir et blanc impeccable, la bande son de jazz allié à des notes de xylophone et les décors de bars modernes confèrent à Quand une femme monte l’escalier un style glamour à l’éclat international ; son goût de « gin and bitters » passe comme un martini sec. La rupture marquée avec les atmosphères généralement mornes et étriquées de la classe moyenne inférieure, avec une prédilection pour un stoïcisme éclairé aux dépens d’une rédemption désinvolte, est du pur Naruse.