Roman et Sifredi, les jumeaux, eux ce sont le noyau. Et autour, quelques potes. Marginaux, sauvages, vivant aux abords des villes, presque dans la forêt. Aujourd’hui, avec cette volonté de tout catégoriser, on dirait que ce sont des « jeunes en rupture ». Mais ce serait faire l’économie de leurs belles personnes que le film rend manifestes. Leur corps musclé, leur visage d’indomptés qui n’oublient pas la douceur crèvent l’écran. Et plus que des corps, ce sont aussi des mots – à travers le rap ou de simples conversations où chaque parole compte – puisqu’ils ont fait de la langue française leur rapport au monde et à cette société lointaine à laquelle ils n’appartiennent pas. Et cherchant absolument à se définir par les mots, ils en concluent que s’ils ne seront jamais « quelqu’un », ils seront toujours « libres ». Et on y croit